Les Français et leurs chers voisins

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jeremy, Le 23 mai 2024 12 minutes

Relations, amitié, amour, entraide, nuisances…

Une enquête exclusive FLASHS pour Depanneo.com : Les Français et leurs chers voisins

Qu’on les aime ou qu’on les déteste, qu’on entretienne avec eux des relations amicales ou qu’on les ignore, qu’ils soient discrets ou envahissants, nos voisins font partie intégrante – pour le meilleur et parfois le pire – de notre vie quotidienne. Dans une société où l’isolement et la solitude affectent de plus en plus de personnes, ils constituent encore et toujours d’importants vecteurs d’interactions sociales.

À l’occasion de la 25ᵉ Fête des Voisins organisée vendredi 30 mai, Depanneo a voulu en savoir plus sur les liens qui unissent les Françaises et les Français à leur voisinage en confiant à l’agence dédiées aux statistiques FLASHS le soin d’interroger un panel conséquent de 7 600 d’entre eux.

Particulièrement complète, cette étude aborde de multiples aspects des rapports entre voisins, des simples civilités échangées aux complicités, parfois intimes, qui se nouent, de l’entraide salutaire aux nuisances parfois subies. Les résultats dressent une photographie globalement positive des relations de voisinage en France, sans pour autant occulter les contraintes inhérentes à la proximité et à la vie en communauté.

Une météo des relations plutôt ensoleillée

C’est un score sans appel : 93% des Français déclarent entretenir de bonnes relations avec leurs voisins, dont plus du quart (26%) disent même qu’elles sont excellentes. C’est en milieu rural, dans les communes de moins de 2 000 habitants, que l’on trouve le plus de personnes vivant un voisinage sans aucun nuage : 30% de leurs résidents le disent. Par ailleurs, les plus âgés sont ceux qui ont les meilleures relations : c’est le cas de 34% des seniors de plus de 65 ans contre 21% chez les 18-24 ans.

Le bonjour est d’usage…

La qualité de ces rapports est confirmée par la fréquence à laquelle l’on se dit bonjour entre voisins. Les trois quarts (73%) des personnes interrogées saluent systématiquement leur voisinage et 21% le font la plupart du temps. Celles et ceux qui y rechignent sont donc très marginaux : 3% ne disent que rarement bonjour et 1% jamais. Les seniors sont les plus enclins à systématiquement dire bonjour à leurs voisins quand ils les croisent. Plus de 8 personnes de plus de 65 ans sur 10 (83%) les saluent invariablement, soit 10 points de plus que l’ensemble de la population et 24 points de plus que les 18-24 ans (59%).

… même s’il est forcé

Si se saluer entre voisins est donc une pratique très largement répandue, elle ne s’effectue pas toujours de manière spontanée ou sincère. En effet, 44% des personnes interrogées reconnaissent qu’elles se forcent, à des degrés divers, à dire bonjour à leurs voisins, dont 32% auxquelles cela arrive tout le temps ou souvent. Les normes sociales, qui imposent une certaine forme de civilité, jouent donc un rôle important en la matière. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les plus âgés, qui sont comme on l’a vu les plus nombreux à dire systématiquement bonjour, sont aussi ceux qui se forcent le plus : 28% des plus de 65 ans déclarent ainsi que c’est tout le temps leur cas.

Quelques stratégies d’évitement

La meilleure façon de ne pas se forcer à dire bonjour à certains de ses voisins, c’est d’éviter d’avoir à les croiser. Quelque 20% des personnes interrogées dans cette étude reconnaissent mettre en place des stratégies en ce sens. Ainsi, 15% des répondants vivant en appartement attendent derrière leur porte que leur voisin se soit éloigné avant de sortir. 6% font semblant d’être au téléphone ou feignent de ne pas avoir vu le voisin en question tandis que 3% prétextent une obligation urgente pour s’esquiver le plus rapidement possible.

Ces techniques d’évitement sont beaucoup plus répandues chez les jeunes puisque plus du tiers (35%) des 18-24 ans disent les utiliser contre seulement 7% chez leurs aînés de plus de 65 ans. Elles sont aussi, de manière logique, plus usitées (25%) lorsque l’on vit en appartement, avec un nombre de voisins directs plus important qu’en maison.

Des liens d’amitié fréquents entre voisins

La proximité entre voisins et les interactions sociales qui en découlent favorisent la création de liens d’affinité. Près des trois quarts (72%) des Françaises et des Français sont ainsi devenus amis avec certains de leurs voisins, plus de la moitié (52%) indiquant que cela leur est arrivé à plusieurs reprises. Ces multiples amitiés sont plus fréquentes en milieu rural que dans les métropoles de plus de 200 000 habitants (56% contre 46%). À l’inverse, 34% des 18-24 ans (contre 28% pour la population générale) disent ne jamais avoir noué de tels liens, probablement parce qu’à cet âge, la stabilité géographique nécessaire à leur établissement n’est pas encore affirmée.

Amour et voisinage, une bonne idée ?

De l’amitié à l’intimité entre voisins, il y a un pas que peu de nos concitoyens disent avoir franchi. Seuls 10% ont déjà vécu une relation sentimentale ou sexuelle de ce type, les hommes (13%) étant deux fois plus nombreux que les femmes (6%) dans ce cas. Ces dernières sont d’ailleurs largement plus réfractaires que la gent masculine à la perspective d’interactions plus « poussées » : 84% estiment que ce n’est pas une bonne idée, une opinion nettement moins partagée par les hommes (65%).

Les jeunes sont pour leur part clairement plus séduits par la possibilité de nouer des relations intimes avec un ou une voisin(e) dans la mesure où 41% des 18-24 ans et 35% des 25-34 ans trouvent que c’est une bonne idée. Un engouement qui diminue sérieusement avec l’âge : 17% des 55-64 ans et 13% des plus de 65 ans le partagent.

L’anonymat des villes est également un facteur qui favorise l’adhésion puisque 32% des habitants de métropoles de plus de 200 000 habitants s’y montrent réceptifs contre 20% de celles et ceux vivant dans des communes de moins de 2 000 habitants. Enfin, assez logiquement, les personnes seules sont deux fois plus nombreuses que celles en couple à trouver judicieuse la naissance de liens intimes entre voisins (37% contre 22%).

Entraide entre voisins

Les relations entre voisins, qu’elles soient amicales ou intimes, se nourrissent souvent d’actes d’entraide. Plus de la moitié (51%) des personnes interrogées ont ainsi déjà fait appel à leurs voisins pour différents services. La surveillance du logement en leur absence est le plus courant (22% ont déjà sollicité leur voisinage dans ce cadre), complété par le soin apporté aux animaux ou aux plantes (15%) et la relève du courrier (9%). A l’heure où les achats par correspondance sont devenus monnaie courante, 14% des répondants ont déjà demandé à leurs voisins de réceptionner un colis à leur place, tandis que 11% ont fait appel à eux lorsqu’un ingrédient leur manquait en cuisine.

Le bricolage génère également son lot d’interactions : 18% ont déjà emprunté des outils et 11% ont sollicité de l’aide pour effectuer des travaux. Mais lorsqu’une réparation s’avère difficile à résoudre, le premier réflexe n’est pas de recourir au voisinage, mais d’abord de faire appel aux amis ou à la famille, comme c’est le cas d’un Français sur deux (49%).

Viennent ensuite les solutions proposées par Internet, qu’il s’agisse des vidéos sur Youtube, des blogs spécialisés ou encore des forums dédiés vers lesquels se tournent 29% des personnes interrogées. Enfin, pour 11% des répondants, l’on va sonner chez le voisin ou l’on appelle directement un professionnel.

Sur la pointe des pieds

On l’a vu, entre salutations, amitiés et services rendus, les relations de voisinage sont globalement bonnes en France. Toutefois, la vie en communauté suppose toujours son lot de désagréments plus ou moins gênants. Ainsi, en appartement, le bruit venant du dessus fait partie de ceux les plus fréquemment rencontrés. Un bruit que la moitié (50%) des personnes concernées veillent à ne pas faire subir à leurs voisins en marchant sur la pointe des pieds à partir d’une certaine heure le soir. 38% indiquent même qu’elles s’en préoccupent tout le temps ou souvent.

Se promener nu : oui mais…

Selon la formule consacrée, la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. Il en va ainsi lorsque l’on se promène nu chez soi, ce que l’on est libre de faire à condition, la loi le précise, de ne pas être vu de l’extérieur, au risque de tomber sous le coup de l’exhibition sexuelle. Parmi le panel interrogé dans cette enquête, 48% des Françaises et des Français (54% des hommes et 43% des femmes) déclarent qu’il leur arrive de se promener en tenue d’Eve ou d’Adam à leur domicile. Si 37% veillent à ne pas être visibles de leurs voisins, 11% ne s’en soucient pas.

Travaux, odeurs, ébats sexuels et autres dépôts sauvages

Parce qu’elles témoignent la plupart du temps d’un manque d’attention porté aux autres et à leur quiétude, les nuisances sonores qui émanent des voisins sont de celles qui exaspèrent le plus. Près de la moitié (46%) des personnes interrogées en ont déjà fait l’expérience au cours de leur vie. Parmi elles, 7 sur 10 (68%) ont subi des travaux bruyants, 61% des aboiements de chien, 54% une musique top forte et 52% des cris d’enfants. Si les disputes, dont on peut supposer qu’elles proviennent souvent de couples, ont déjà dérangé 47% des répondants, le bruit provoqué par des ébats sexuels démonstratifs est loin d’être anodin puisque 17% en ont été les témoins auditifs.

Certes un peu moins fréquentes, les nuisances olfactives sont toutefois relevées par un tiers (33%) des Françaises et des Français, qu’ils habitent en maison ou en appartement. Ainsi, 42% ont déjà subi des odeurs incommodantes de nourriture, 34% celles provenant de cigarettes et 24% des émanations de poubelles.

Pour compléter ce tableau des désagréments liés au voisinage, notons qu’un quart (25%) des répondants ont été confrontés à différentes formes de pollution visuelle, qu’il s’agisse de travaux salissants (30% en font état), de dépôts inappropriés dans les jardins ou sur les balcons (28%) ou encore, nous l’évoquions plus haut, d’une nudité sciemment ou non exposée (10%).

Tapage nocturne : priorité au dialogue

Que faire lorsque l’on est victime de tapage nocturne, que la fête bat son plein chez les voisins, qu’elle empêche de dormir les enfants ou qu’elle compromet sérieusement le repos indispensable à la journée qui s’annonce ? Les 2/3 (66%) des personnes interrogées disent qu’en pareille situation, elles contactent les personnes à l’origine du trouble afin d’en discuter avec elles. Mais il arrive également que les relations de voisinage soient telles que cette solution à l’amiable ne puisse être sereinement envisagée. Dans ce cas, 21% n’osent pas aller frapper à la porte des responsables et préfèrent attendre que les choses passent d’elles-mêmes, une attitude plus marquée chez les femmes (24%) que chez les hommes (17%).

Plus radical, le coup de fil passé à la police ou à la gendarmerie est l’option retenue par 7%, tandis que 6% ne se déplacent pas, n’appellent pas mais tapent sur les murs ou au plafond pour faire passer leur message.

Partir pour ne plus subir

Lorsqu’ils deviennent insupportables, les problèmes de voisinage peuvent légitimement engendrer – mais encore faut-il en avoir la possibilité – des envies d’ailleurs. 13% des personnes interrogées indiquent avoir déjà déménagé pour cette raison, dont 2% à plusieurs reprises. Si l’on ajoute les 10% qui l’ont envisagé mais ne sont pas passés à l’acte, les problèmes de voisinage ont exaspéré près d’un quart des Françaises et des Français au point de vouloir les fuir en changeant de domicile.

Bon à savoir:

Enquête FLASHS pour Depanneo.com du 15 au 19 avril 2024 par questionnaire auto-administré auprès d’un panel Selvitys de 7 600 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population française.

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Auteur de l'article
jeremy

Rédacteur passionné par les métiers de la plomberie, de l'électricité et de la serrurerie. Grâce à mon expertise, j'écris des contenus de qualité pour aider les lecteurs à résoudre leurs problèmes. Je suis heureux de partager mes connaissances et mes astuces pour vous aider dans vos projets de bricolage et de dépannage.

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